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Chronique du confinement : Et ma surprise-party, alors ?

Mon anniversaire tombe à la pire date : le 15 novembre, quand commencent froidure, déprime hivernale et gros rhums… las de voir la moitié des invités disséminés par ces maux, j’ai arrêté de le fêter.

Mes 50 ans, j’ai décidé de les célébrer à J+6 mois, ni vu, ni connu, et bien m’en a pris, puisque c’était l’année du 13 novembre 2015. Et puis comme si tout cela ne suffisait, cette année, on me retire le théâtre et on me rajoute le confinement. Je me suis dit : Bon ben, ce n’est toujours pas pour cette année, la surprise-party ! Arghhhhh



Dans les séries américaines, y’a toujours un moment où le héros quitte son travail et ses menues occupations de héros (enquêtes, piratages, sauvetage du monde…), pour rentrer au bercail en se lamentant "Flûte de crotte de bique (libre traduction), c’est mon anniversaire, il doit ENCORE y avoir une surprise-party qui m’attend, je vais ENCORE devoir faire l’ahuri, la galère !" Le monde est décidément mal fichu. Pourquoi, moi, qui adôôôre les surprises et qui n’attend que cette occasion pour pratiquer l’étonnement version Actor’s Studio, je n’ai JAMAIS eu de surprise partie ? Moi qui ne rêve que de ça ! Juste le fait d’imaginer quelqu’un qui essaye d'organiser une fête rien que pour moi, de réunir mes amies et de les faire crier

« surpriiiiise » tous en chœur quand j’arrive au milieu des cotillons et des éclats de rires, me tire les larmes des yeux !

Plus de 50 ans que ce fantasme me berce et que j’espère en vain…

Le problème déjà, c’est que je ne suis pas née dans la bonne famille. Chez moi c’était plutôt profil bas et « faut pas se faire remarquer », alors les surprises-parties, pensez-vous, ce n’était pas le genre de la maison. Même la perspective d’une surprise tout court provoquait sueurs et tachycardie chez mon paternel ! Ensuite, j’ai découvert à l’occasion de mon mariage que mes meilleures amies n’étaient pas forcément meilleures amies entre elles… et mon enterrement de vie de jeune fille attend toujours ! Enfin, je n’ai définitivement pas épousé l’homme qu’il faut (pour les surprises-parties s’entend). Déjà qu’il se met dans des états pas possibles quand il s’agit de m’acheter un cadeau, comment imaginer qu’il réussisse à hacker mon agenda, à appeler mes amies, à organise la soirée et à garder le secret ? Pour sa défense, je ne suis pas facile à surprendre et lui a gardé l'innocence des gamins qui jouent à cache-cache et qui, trop excités, ne résistant plus, lancent « je suis là ! ». Reste mon aîné, dont l’imagination, l’attachement et le caractère démonstratif me semblaient prometteurs, mais il vient d’avoir 17 ans et j’attends toujours.


Bref, entre confinement et fermeture des commerces, 2020 s’annonce une année morte. Passons à autre chose. J’oublie, et reçois ce SMS du bureau :

« J’ai vraiment besoin de ton aide pour un portrait 🙏 Serais-tu dispo demain ?

- Ça peut pas attendre ?

- Il faut que je le publie après-demain et je ne sais pas par où commencer, j’ai des bouts à droite à gauche, je cale complètement 😰

- Et entre midi et deux ?

- Je dois rentrer chez moi à partir de 11h car j’ai EDF qui va passer entre 11h et 18h 🤦‍♀️ super ces créneaux je te jure… Du coup ça te va si on se donne rdv vers 9h15 demain 🙏 ?

- Bon ben Ok alors…

- Tu gères Catoch, merci beaucoup, beaucoup, beaucoup…

- Mais tu peux pas m’envoyer les éléments ?

- Là je suis déjà sur le chemin, en plus d’Edf qui vient demain j’ai un problème de fuite à l’appart que je gère ce soir... et faut que je te raconte le contexte du truc pour que tu comprennes vraiment. On s’en parle demain ça sera plus facile. Merci Catoch, qu’est-ce que je ferai sans toi !


Si je rentre ainsi dans les détails (authentiques) ce n’est pas pour ménager le suspens mais pour montrer la somme d’attention, d’imagination, de persévérance, de ressources, de coopération et de flatterie qu’il fallut déployer. Vous avez sans doute compris bien avant moi – qui n’ait rien vu venir jusqu’au bout – ce qui s’est passé le lendemain à 9h15 en arrivant à mon bureau : « surpriiiiise », bouquet de fleur, guirlandes et gâteau à mon nom. #fuckleconfinement. Et pas comme dans les séries américaines, j’étais bouleversée, émue aux larmes et pleine de gratitude.

Merci Clémence et Gwen.

Oui, elles n’étaient que deux, et alors ? En matière de surprise-party aussi, ce n’est pas la taille qui compte, c’est le cœur 😍




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